Emploi construction résidentielle Québec 2025 : Recrutement relancé après l’entente historique Une couverture médiatique massive, un signal fort pour l’embauche dans le résidentiel

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Le 17 juillet 2025 Par Richard DesRochers
Le 17 juillet 2025, la nouvelle a fait les manchettes de La Presse, TVA Nouvelles et Le Journal de Montréal : l’entente de principe dans le secteur de la construction résidentielle a été ratifiée à 83,4?% par les membres de l’Alliance syndicale de la construction. Ce règlement, survenu après trois semaines de grève, prévoit une augmentation salariale immédiate de 8?%, un arbitrage pour les trois années suivantes (2026 à 2028) avec une hausse salariale totale entre 18?% et 24,35?%, ainsi que la bonification des indemnités de déplacement, d’hébergement et d’équipements de sécurité.
 
La convention collective couvre les 63 000 travailleurs du résidentiel, sur les 200 000 de l’ensemble de la construction québécoise. Cette entente, validée également par l’APCHQ, vise à combler l’écart entre le résidentiel et les autres secteurs (industriel, génie civil, institutionnel-commercial), déjà en avance dans leur processus de renouvellement depuis avril. Dans un Québec frappé par une crise du logement aiguë, cette ratification marque un virage stratégique pour l’embauche, la stabilité et la planification RH.
 
L’enjeu est double : rattraper les retards sur les chantiers interrompus et préparer l’avenir avec des stratégies de recrutement et de fidélisation. Cette situation ouvre un moment unique pour les décideurs RH, les entreprises et les municipalités qui souhaitent investir dans le résidentiel.

Revalorisation des conditions : un levier immédiat pour attirer la main-d'œuvre

Les nouvelles conditions salariales et les bonifications annoncées en juillet 2025 pourraient redéfinir l’attractivité du résidentiel. Jusque-là perçu comme moins avantageux que les autres secteurs de la construction, le résidentiel souffrait d’une perte de popularité. Cette entente corrige le tir avec une hausse salariale immédiate de 8?% dès la signature, et un encadrement clair des hausses futures grâce à un arbitrage jusqu’en 2028.
 
Les données de Statistique Canada et de l’ISQ montrent qu’en 2024, un travailleur de la construction résidentielle au Québec gagnait en moyenne 12 à 15 % de moins que son équivalent dans les autres secteurs. L’indexation annoncée dans l’entente permettrait de combler ce différentiel d’ici la fin de la convention collective.
 
Autre avancée : les indemnités de déplacement, de chambre et pension, ainsi que l’indemnité d’équipement de sécurité ont été revalorisées. Ces mesures répondent aux réalités quotidiennes du travail mobile et physique du secteur.
 
En résumé, cette revalorisation offre :
  • Une base salariale compétitive pour les nouveaux candidats.
  • Une réduction des écarts entre les secteurs de la construction.
  • Une meilleure compensation des frais reliés au travail sur les chantiers.

La pénurie persiste : recruter dans un secteur encore sous pression

Malgré l’accord, la pénurie de main-d’œuvre reste critique. Selon l’Institut de la statistique du Québec (ISQ), en juin 2025, près de 38 % des entreprises de construction résidentielle affirmaient éprouver des difficultés importantes à recruter. Plusieurs métiers sont particulièrement touchés : charpentiers-menuisiers, couvreurs, opérateurs de machinerie, manœuvres spécialisés, électriciens, etc.
 
Avec la hausse de la demande en logements, particulièrement dans les régions en croissance (Laurentides, Estrie, Rive-Sud de Montréal), la pression sur les RH s’intensifie. L’UMQ (Union des municipalités du Québec) estime que plus de 100 000 nouvelles unités résidentielles seront nécessaires d’ici 2030 pour freiner la crise.
 
Pour les employeurs, cela signifie une course aux talents où le résidentiel, historiquement défavorisé, doit maintenant se repositionner avec cette nouvelle convention comme outil de marketing RH. La compétition entre municipalités et promoteurs privés s’intensifiera dans les mois à venir.
 
Actions clés pour les employeurs du secteur résidentiel :
  • Valoriser publiquement les nouvelles conditions négociées.
  • Adapter les horaires et conditions de travail à la réalité des jeunes recrues.
  • Déployer des campagnes ciblées par métier et par région.

Un comité sur l’attractivité : vers une stratégie de rétention et de recrutement durable

L’entente prévoit également la création d’un comité mixte (syndicat et employeurs) sur l’attractivité et la rétention du personnel dans le résidentiel. Cette initiative pourrait servir de laboratoire RH pour réfléchir à des solutions concrètes : accueil des nouveaux travailleurs, valorisation des métiers, conciliation travail-famille, intégration des travailleurs issus de l’immigration, etc.
 
En parallèle, la mise en place de programmes de formation continue ou de requalification accélérée (par le biais des centres de formation professionnelle ou de chantiers-écoles) devient stratégique. Le CIRANO et le CRHA soulignent dans leurs études que le taux de rétention dans la construction chute fortement après 5 ans, notamment en raison de la fatigue physique, du climat de chantier ou du manque de perspectives claires.
Ce comité, s’il est bien structuré, pourrait agir comme moteur de changement dans un secteur vieillissant.
 
Initiatives à envisager dès maintenant :
  • Lancement de stages rémunérés dans les régions en pénurie.
  • Mentorat entre travailleurs d’expérience et recrues.
  • Déploiement de campagnes RH soutenues par des municipalités.

À retenir...

La ratification de la convention collective dans la construction résidentielle est une victoire sociale et économique. C’est aussi un signal clair que le secteur veut se repositionner dans la course aux talents. L’effet immédiat : une stabilité retrouvée, des salaires plus compétitifs, et une réouverture des chantiers attendue par tout un écosystème – des familles aux promoteurs, en passant par les municipalités.
 
Mais ce n’est qu’un début. L’embauche dans le résidentiel ne sera efficace que si elle s’inscrit dans une démarche cohérente, qui inclut la valorisation des métiers, des parcours de progression, et un dialogue social soutenu. Le comité sur l’attractivité peut devenir un levier puissant pour transformer durablement le paysage de l’emploi en construction.
 
À court terme, les entreprises doivent saisir cette nouvelle donne comme un avantage stratégique : publier leurs offres maintenant, valoriser leurs conditions améliorées, et aller au-devant des candidats. L’embauche ne sera plus passive : elle devra être proactive, humaine et territoriale.
 
Références officielles
  1. ISQ
  2. CIRANO
  3. APCHQ
  4. UMQ
  5. La Presse – Article du 17 juillet 2025, La Presse Canadienne
  6. TVA Nouvelles – Article du 17 juillet 2025, Agence QMI
  7. Le Journal de Montréal – Article du 17 juillet 2025, section Économie

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